Qualiopi 2025 : nouvelles exigences pour les organismes de formation

Image montrant des personnes autour d'une table en train de réaliser un audit Qualiopi dans le but de certifier un organisme de formation

Sept ans après la loi “Avenir professionnel”, la certification Qualiopi s’apprête à franchir un nouveau cap. Si elle est déjà érigée en véritable pilier de la formation professionnelle et est incontournable pour accéder aux financements publics, les évolutions prévues pour 2025 transforment cette obligation réglementaire en accélérateur de performance. Pour les organismes de formation, l’heure n’est plus seulement à la conformité, mais à l’excellence opérationnelle.

Les fondamentaux de la certification Qualiopi

Depuis sa création, l’enjeu principal reste le même : garantir la qualité de la formation professionnelle. Concrètement, Qualiopi certifie que votre organisme respecte des standards rigoureux conformément aux exigences du RNQ (Référentiel National de Qualité).

L’objectif est clair : sans cette certification, pas d’accès aux fonds publics pour les organismes de formation (CPF, OPCO, France Travail, Régions).

Un processus d’audit qui évolue

Le rythme d’audit reste inchangé : certification initiale, surveillance entre 14 et 22 mois, renouvellement tous les trois ans. Mais les auditeurs décident de faire évoluer leur méthode. Au-delà de la vérification des documents, ils partent à la rencontre des formateurs, observent les pratiques réelles et s’assurent que ce qui est écrit correspond à ce qui est fait sur le terrain.

2025 : les changements attendus

Les changements annoncés pour 2025 marquent une étape cruciale. Ils traduisent une montée en exigence qui va amener à changer les habitudes de nombreux organismes.

La sous-traitance sous surveillance renforcée

Tout d’abord : la sous-traitance. Les auditeurs doivent désormais vérifier que les sous-traitants respectent également les exigences Qualiopi. Cela implique d’assurer une documentation méticuleuse de leurs pratiques et de s’assurer de leur conformité. En cas de défaillance, les organismes de formation ont la pleine responsabilité de leurs sous-traitants.

Concrètement, cela change quoi ? Si vous, organisme de formation, faites appel à des formateurs externes ou que vous déléguez certaines parties de vos formations, vous devrez prouver qu’ils s’inscrivent dans votre démarche qualité.

L’innovation technologique devient un critère d’évaluation

Deuxième axe : l’intégration des outils numériques. Les organismes doivent inclure les technologies dans leurs parcours pédagogiques. Formation à distance, ressources en ligne, évaluations digitales… À l’ère du digital learning en pleine expansion, la maîtrise du numérique s’impose désormais comme un critère d’évaluation essentiel. L’intégration réussie du digital constitue désormais un réel facteur différenciant sur le marché de la formation professionnelle.

L’inclusion au cœur des préoccupations

Enfin : l’accessibilité et l’égalité des chances. L’engagement des organismes en faveur de l’inclusion doit être clair : aménagements physiques pour les personnes en situation de handicap, partenariats avec des structures spécialisées, formations des équipes aux enjeux de l’accessibilité… L’objectif est de faire de l’égalité des chances une réalité mesurable dans l’accès à la formation.

Cette approche s’étend à tous les publics. Demandeurs d’emploi, salariés en reconversion, jeunes en alternance… Chaque profil a ses spécificités, et les organismes doivent adapter leurs dispositifs pour garantir à tous les mêmes opportunités de réussite, indépendamment de leur situation sociale, économique ou personnelle.

La boucle qualité : de la théorie à la pratique

Au-delà de la préparation à l’obtention de cette certification, la notion d’amélioration continue se renforce. Les indicateurs 31 et 32 du référentiel exigent de montrer comment les retours des apprenants et des partenaires sont analysés et transformés en actions concrètes. L’indicateur 23 pousse d’autant plus loin en demandant aux organismes d’anticiper les évolutions du marché.

Il est donc impératif pour les organismes de formation de démontrer un système de collecte des feedbacks et de comment ceux-ci sont traités et améliorés, afin de proposer des formations continuellement adaptées aux besoins des apprenants.

Comment appréhender ces évolutions

Alors, face à ces évolutions, comment s’y prendre ? Trois leviers semblent essentiels.

D’abord, l’outillage. Les organismes de formation les mieux préparés sont ceux qui misent sur des outils de gestion et de traçabilité efficaces.

Ensuite, l’engagement collectif et la formation des équipes. La qualité devient l’affaire de tous dans l’organisation : du commercial qui informe les prospects jusqu’au formateur qui anime les sessions. Cela passe par la formation des collaborateurs aux enjeux qualité, leur sensibilisation aux nouvelles exigences et une communication interne renforcée.

Enfin, l’anticipation. Les organismes les plus réactifs sont ceux qui surveillent en permanence l’évolution de leur environnement : nouvelles réglementations, attentes des financeurs, besoins des entreprises… La veille devient un enjeu stratégique.

Conseils pratiques pour anticiper 2025

Auditez-vous régulièrement avec la grille officielle du RNQ.
Documentez tout : processus, échanges, améliorations apportées.
Formez vos équipes à la démarche qualité, pas seulement le référent.
Digitalisez vos outils de gestion et de suivi.
Créez des partenariats solides avec vos sous-traitants.
Organisez une veille active sur l’évolution du secteur.
Mesurez l’impact de vos formations, pas seulement la satisfaction.

Un renforcement des exigences qualité

Les évolutions de Qualiopi pour cette année 2025 ne sont pas anodines. Elles marquent une étape significative dans la structuration du marché de la formation professionnelle. Au-delà de la simple conformité réglementaire, cette certification devient un outil de pilotage stratégique qui permet aux organismes d’améliorer durablement la qualité de leurs prestations et de renforcer leur positionnement concurrentiel.

L’adaptation à ces nouvelles exigences suppose une préparation en amont : mise à jour et adaptation des outils de gestion, formation des équipes et développement de nouveaux processus pour les organismes de formation. Ces changements nécessitent une approche structurée et un accompagnement adapté afin de les intégrer efficacement dans l’organisation, pour faciliter l’obtention de Qualiopi et en assurer la pérennité.